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Traité populaire d’agriculture

Presque toutes les plantes cultivées fournissent des variétés.

Ces variétés, produits de la culture, se conservent aussi longtemps que durent les causes qui les ont provoquées, c’est-à-dire que si le sol continue à être soumis à une culture soignée, si sa richesse s’augmente par l’addition d’engrais judicieux, si les semailles ou les plantations s’exécutent en temps propice, non seulement ces variétés se conservent, mais elles se perfectionnent et se transforment en variétés nouvelles très souvent supérieures aux premières.

Parmi les variétés des diverses plantes, il y en a qui perdent leurs propriétés, leurs caractères particuliers, par le seul fait de leur transposition dans une autre espèce de sol ou sous un climat différent.

À cette catégorie appartient certainement la pomme de terre, dont les innombrables variétés ne sont en effet que les produits d’un sol, d’un climat, d’une culture différents.

I.Originaire des pays chauds, y croissant dans un sol léger et sous un ciel plutôt humide que sec, la pomme de terre prospérera d’autant mieux qu’on lui donnera un terrain approchant de son sol naturel.

Aussi, quoique certaines espèces de pommes de terre prospèrent en terre forte, néanmoins, il est universellement constaté que la plupart demandent un sol léger où le sable domine.

Mais il faut aussi faire la part de l’état général de l’atmosphère ; sous un climat chaud, ses produits sont en raison directe de la fraîcheur naturelle ou artificielle du sol. Toutes choses égales d’ailleurs, c’est dans les terrains légers que ce tubercule acquiert le plus de qualité.

En somme, d’après des expériences faites par des agronomes distingués, on peut ainsi classifier les sols,