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Traité populaire d’agriculture

aussitôt qu’ils sont arrachés de la pépinière, elle les prépare à être transplantés, en coupant l’extrémité de leur racine pour que celle-ci ne se courbe pas dans le trou du plantoir, après quoi, elle couche chaque plant à l’endroit qu’il doit occuper sur la ligne. La seconde personne relève le plant de la main gauche, tandis que de la main droite armée d’un plantoir, elle fait un trou dans la terre ; dans ce trou elle introduit la racine du plant sans la courber. Pendant le court moment que cette dernière personne met à retirer son plantoir et à placer le plant dans le trou, la troisième, placée en face de la précédente, tenant au bras un panier plein d’un engrais en poudre convenable, jette dans le trou une pincée de cet engrais qui arrive au fond en même temps que le plant. Enfin, la seconde personne, toujours avec son plantoir, pratique un trou à côté du plant et par un tour de main tout particulier, fixe en terre le bout de la racine et son collet. »

« Il y a, dit un praticien, tout un art dans ce dernier coup de plantoir… c’est de lui que dépend la réussite de la récolte… Il faut, dans cet exercice, que la pointe du plantoir arrive instinctivement à la pointe de la racine du plant et que celle-ci éprouve alors une pression de la terre du fond, en même temps que par un revers de la main, la même pression se fait sentir au collet de la plante. Par cette double manœuvre le plant est si bien enveloppé de terre qu’il est à l’abri de l’air ambiant et il ne tarde pas à prendre racine. »

Trois personnes agissant de concert comme il vient d’être décrit, peuvent, dans une journée transplanter 9,000 plants de chou.

Un autre mode de repiquage consiste à substituer à l’emploi du plantoir celui de la pioche ; on creuse alors des fosses d’une profondeur quelquefois assez considérable pour que la racine du plant n’y soit pas