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Traité populaire d’agriculture

On répand alors la semence à la volée, à raison de trois onces par arpent ; on la recouvre au râteau.

Le semis en pépinière doit être fait aussitôt que possible, c’est la première condition pour pratiquer le repiquage de bonne heure.

Il faut aussi une bonne graine, et le moyen le plus simple de se la procurer telle c’est de la récolter soi-même, ce qui est des plus faciles. Le chou étant une plante bisannuelle, ne donne sa graine que la deuxième année ; on la recueille dès que la plus grande partie des siliques qui la renferment commencent à blanchir.

4oAussitôt que la plante est sortie de terre, elle est envahie par l’altise, insecte connu de nos cultivateurs sous le nom de puceron.

L’altise s’attaque aux feuilles tendres qui apparaissent les premières et peut détruire en peu de temps toute une pépinière de choux. Il faut donc lui faire la guerre.

« La machine de guerre qui m’a le mieux réussi, ou pour mieux dire, qui m’a seule réussi, dit M. Jules Rieffel, ce sont les cendres non lessivées. Il faut se servir de ces cendres comme moyen mécanique de protéger la jeune plante, en résistant à la troupe vorace des altises. Chaque matin, au point du jour, où les cotylédons (les jeunes feuilles) sont couverts de rosée, il faut saupoudrer de ces cendres toutes les feuilles. Il ne s’agit pas simplement de répandre les cendres à la volée, c’est à pas comptés, et par pincées, que les feuilles doivent les recevoir, de manière que les cendres s’y attachent et couvrent chacune entièrement. De cette manière elles adhèrent assez fortement aux feuilles pour y demeurer un jour entier, quelquefois deux jours, et pendant tout ce temps il est matériellement impossible aux altises d’entamer la moindre parcelle de ces feuilles ainsi cuirassées. On les voit sauter de tous cô-