Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/359

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
Traité populaire d’agriculture

IV
DU TRÈFLE HYBRIDE.

Le trèfle hybride est connu aussi sous le nom de trèfle de Suède, trèfle Alsike.

Cette plante diffère du trèfle blanc par une tige plus élevée et plus forte, qui n’est jamais rampante, et par des fleurs toujours rosées.

Ce trèfle mérite certainement, et à un très haut degré, l’attention de nos cultivateurs.

De tous les trèfles, c’est peut-être celui qui donne la plus grande masse d’un fourrage très nourrissant. C’est du moins ce qu’indique sa composition chimique. Il est en effet plus riche en matières azotées, contribue par conséquent plus puissamment à la formation de la viande dans l’animal.

Voici d’ailleurs l’analyse comparée du trèfle hybride et du trèfle rouge, que Gustave Heuzé nous donne dans son livre « les Plantes fourragères. »

Trèfle
hybride.
Trèfle
rouge.
Matières azotées
4,82
 
2,81
Matières non azotées
16,45
 
14,02
Matières minérales
2,06
 
1,40
Eau
76,67
 
81,68
100,00 100,00

Ce qui est d’un avantage incontestable, c’est que le trèfle hybride vient dans les sols où les autres trèfles ne réussissent point ; il préfère, en effet, les terres compactes, froides et humides.

Or, ces terres ne sont pas rares. Le trèfle hybride doit donc être cultivé, et cultivé d’autant plus que lui seul donne des produits abondants là où les autres plantes ne peuvent pas même vivre.