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Traité populaire d’agriculture

mière raie, à quatre pouces de distance les uns des autres, des trous profonds de un pouce et demi au plus. Un autre qui le suit, dépose une féverole dans chaque trou. On plante ainsi deux raies de suite, on laisse vide la troisième et on continue de la sorte à planter deux raies, séparées par un intervalle d’une seule. On enterre ensuite la semence par un seul coup de herse donné en long. Ce mode de semaille n’exige pas plus de un minot et quart de semence par arpent.

4oLorsque les jeunes plants commencent à sortir de terre, on donne un premier hersage si on a semé à la volée, ou un binage si la culture est en lignes. Il est souvent avantageux, dans ce dernier cas, de faire passer la herse sur les fèves avant de leur donner le premier binage. Pendant leur végétation, lorsque les plants ont atteint une hauteur de cinq à six pouces, on les bine avec la houe à cheval ; on réitère l’opération aussi souvent que les circonstances l’exigent ; le dernier binage doit s’effectuer avant la floraison. On termine quelquefois par l’écimage, qui a pour effet principal d’arrêter la croissance de la sommité des tiges et de faire refluer la sève vers les gousses ; on obtient ainsi une maturation plus précoce et plus égale. On écime lorsque les gousses inférieures commencent à se former.

IV.Les fèves se récoltent lorsque la plus grande partie des gousses est devenue noire. On les arrache ou on les coupe, mais ce dernier mode est préférable, en ce qu’il conserve au sol les racines et une partie de la tige, lesquelles contiennent des principes fertilisants dont profite le terrain.

La récolte se fait plutôt à la faucille qu’à la faux lorsque les fèves sont semées à la volée et toujours à la faucille lorsqu’elles ont été semées en lignes. On les