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Traité populaire d’agriculture

8oHumus.

C’est une matière organique, c’est-à-dire une matière ayant appartenu à des êtres organisés, animaux ou végétaux.

C’est un corps gras, quelquefois résineux et cireux, de couleur noire, contenant beaucoup de carbone, propre à se combiner avec d’autres corps, avec lesquels il forme des sels solubles dans l’eau.

Pour bien comprendre l’effet de l’humus sur la végétation, il faut qu’on se fasse d’abord une idée nette de la manière dont il se forme et de sa nature.

En premier lieu, il faut une matière organique.

Trois sources générales la fournissent :

1ola chute annuelle des feuilles, fleurs et fruits des plantes, le détachement accidentel de leurs branches, racines ou tiges ;

2oles déjections continuelles des insectes et des animaux, leurs nombreuses dépouilles ;

3oles fumiers ordinaires provenant des excréments et des urines des animaux, mélangés avec de la paille.

En second lieu, pour qu’il y ait formation d’humus, il faut que la matière organique se décompose, se putréfie.

Mais qu’est-ce que la putréfaction ?

Une combustion lente, c’est-à-dire, dans le cas actuel, la combinaison de l’oxygène avec les matières organiques du sol.

Or, tout corps qui se combine avec l’oxygène devient acide ou ne le devient pas. Si le corps nouvellement formé n’est pas acide, il peut avoir du moins la propriété de se combiner avec un acide, et alors on l’appelle base, ou bien il peut ne pas avoir cette propriété et alors on dit que c’est un corps neutre.