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Traité populaire d’agriculture

pratiquer, prétendant que c’est une opération inutile ; mais par contre, ils donnent un soin tout particulier au binage et au sarclage et détruisent énergiquement toutes les plantes inutiles qui veulent croître avec le maïs.

Lorsque les panicules que portent les fleurs mâles sont desséchées, mais pas avant que les houppes soyeuses des épis soient flétries, on doit enlever ces panicules avec une portion de la tige que l’on coupe immédiatement au-dessus de l’épi le plus haut, s’il y en a plusieurs.

Cette opération est désignée sous le nom d’écimage.

On supprime en même temps tous les épis surabondants.

Toutes ces parties supprimées sont données au bétail avec les jets qui ont poussé autour de la tige principale. Ces dépouilles réunies, avec les feuilles qu’on enlève plus tard, ne s’élèvent pas à moins de 2,000 livres par arpent et constituent un fourrage vert très profitable aux vaches laitières.

IV.Suivant que l’on cultive le maïs pour sa graine ou pour son fourrage, l’époque de sa récolte doit nécessairement varier.

Voici pour le fourrage.

Dès que les panicules du maïs fourrage commencent à se montrer, on coupe, soit à la faux, soit à la faucille, à mesure des besoins, et l’on prolonge cette récolte jusqu’à ce que les panicules défleurissent. On finit alors de couper ce qu’il en reste et on fane ; il se transforme en un excellent fourrage d’hiver.

On reconnaît que le maïs cultivé pour son grain est mûr quand les spathes ou tuniques qui enveloppent l’épi, sont devenues blanches, s’entr’ouvrent et laissent apercevoir le grain ; celui-ci ne s’égrène pas, aussi y a-t-il avantage à le laisser bien mûrir, ce qu’on reconnaît à sa cassure cornée.