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Traité populaire d’agriculture

les effets de la gelée, soit sous raie, à l’aide de la charrue, soit en sillons, avec le buttoir.

Voici comment on procède avec la charrue :

On fait suivre une raie du labour par un ouvrier qui ouvre de deux pieds en deux pieds une légère excavation dans le fond de la raie ; la femme ou l’enfant qui le suit laisse tomber quatre ou cinq grains de maïs dans chaque fossette. Au bout de la pièce, les ouvriers laissent trois raies vides et reviennent par la quatrième. Les touffes de maïs se trouvent de la sorte espacées de deux pieds et les lignes ont une distance de deux pieds et demi entre elles.

Comme on le voit, ce procédé est aussi simple qu’expéditif.

Dans l’autre mode, on trace, avec le buttoir, un sillon profond à chacun des points qui doivent être occupés par une ligne de plantes. Le champ ainsi sillonné sur toute sa surface, on y amène le fumier dans une voiture dont la voie comprend la largeur de trois sillons, de manière que chaque roue suive un sillon et que le cheval marche dans celui du milieu. On décharge le fumier par petits tas dans le sillon du milieu, d’où il est ensuite réparti également entre les trois sillons. On fait alors passer sur le champ une herse qui culbute par-dessus le fumier une partie de la terre accumulée sur les bords des sillons.

C’est au fond de ces sillons en partie comblés, et immédiatement au-dessus du fumier que l’on sème le maïs, à l’aide du semoir mécanique.

Cette manière de préparer le sol économise sur l’engrais, permet de donner un hersage plus effectif, lorsque les plantes commencent à sortir de terre, et présente encore l’avantage d’appliquer au maïs un buttage beaucoup plus énergique que si l’ensemencement avait été fait sur un terrain plat.