Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
311
Traité populaire d’agriculture

le couper ; on laisse au contraire acquérir toute leur maturité aux blés qui doivent fournir les semences pour l’année suivante.

De toutes les céréales, le blé est celle qui exige peut-être le plus d’attention lors de sa récolte ; une pratique louable consiste à le mettre en veillottes ou quintaux.

Comme le froment passe pour la céréale par excellence, on le cultive non seulement dans les terres qui lui conviennent spécialement, mais encore dans toutes celles où l’on espère en tirer un produit médiocre auquel on ne demande que de payer les frais qu’occasionne la culture. Aussi n’est-il pas de récolte dont le produit soit plus variable. Il s’élève à quarante-cinq minots par arpent dans une bonne terre franche bien cultivée : c’est son produit le plus élevé ; son produit moyen est de douze minots par arpent. Le poids du minot est d’environ 60 livres.

II
DE L’ORGE.

I.Ce qui rend l’orge très précieuse, c’est sa végétation rapide ; elle en atteint le terme en peu de mois ; aussi ses chances de réussite sont-elles très nombreuses, même sous les climats les plus ingrats.

Ayant une racine très fine et très étendue et produisant une quantité considérable de grains très farineux, l’orge demande un sol à la fois très ameubli et très riche ; c’est pour cette raison que l’orge aime tant les terres calcaires et marneuses qui sont naturellement poreuses et faciles à pulvériser et dans lesquelles les engrais se décomposent très facilement. Et, en effet, on remarque partout que, dans des terres de ce genre,