Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
Traité populaire d’agriculture

Si le blé s’accommode bien de la plupart des climats, il est loin de se plaire dans toutes les terres : il viendra plutôt dans une argile excessivement tenace, pourvu qu’elle soit bien travaillée et bien égouttée, que dans un sol trop léger et surtout trop sec. Il supporte assez volontiers un sable humide ; il vient bien dans une terre d’alluvion ; mais là surtout où il prospère et donne ses plus beaux produits, c’est dans une terre franche, modérément calcaire, où l’un des éléments argileux et siliceux ne prédomine pas aux dépens de l’autre.

Le blé a besoin d’une humidité convenable pour faciliter sa nutrition et la formation de l’épi ; mais il demande aussi que le sol lui fournisse les éléments minéraux qui entrent dans la composition de ses organes.

II.La culture du blé réussit mieux après certaines récoltes qu’après d’autres ; il convient donc de lui trouver dans la rotation des cultures la place qui lui permettra de donner une plus abondante récolte.

Les mauvaises herbes sont toujours favorisées dans leur croissance par la culture des céréales en général et par celle du blé en particulier.

On ne devra donc pas cultiver le blé sur un champ qui vient de donner une autre céréale, parce qu’alors son produit sera considérablement diminué par les plantes nuisibles qui pousseront d’autant plus en abondance que leurs racines se seront développées dans la récolte précédente.

Pour la même raison, le blé ne devra pas se succéder à lui-même. On évite aussi de semer le blé sur un champ récemment fumé, parce que le fumier apporte à la terre une trop grande quantité de mauvaises graines dont le développement est ensuite favorisé par la culture du blé.