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Traité populaire d’agriculture

de passer outre. Et ce respect ils ne l’acquièrent que par l’habitude et encore faut-il exercer une active surveillance dès les commencements.

Ce mode est très employé en Angleterre, où les cultivateurs s’en trouvent très bien. Leurs enclos sont formés par des clôtures très légères au moyen de piquets reliés par des fils de fer.

La grandeur des enclos dépend de la richesse des pâturages et du nombre des animaux qu’on doit y nourrir. Plus le pâturage est riche, plus l’enclos devra être petit, afin que les animaux consomment toute l’herbe sans la piétiner. Ils doivent être assez étendus pour les nourrir pendant environ huit jours.

Ce mode de pâturage peut être appliqué non seulement au gros bétail, tel que bœufs, vaches et chevaux, mais encore aux moutons, lorsqu’on est obligé de leur abandonner une herbe haute et fournie.

Lorsque le bétail a parcouru ainsi enclos par enclos, toute l’étendue du pâturage, on le ramène à l’endroit où il a commencé à raser l’herbe ; car alors celle-ci est assez repoussée pour être broutée facilement.

3oPâturage au piquet.

C’est le troisième mode de pâturage.

Voici en quoi il consiste.

Chaque bête est attachée à un piquet par une corde de dix pieds de longueur. Cette corde est coupée en deux parties égales ; l’une est fixée au piquet, l’autre aux cornes ou au licou de l’animal. Ces deux parties sont réunies par une planchette de dix-huit pouces de longueur sur une largeur de trois pouces, percée obliquement d’un trou à chaque extrémité. Les bouts des cordes entrent dans ces trous par les côtés opposés et