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Traité populaire d’agriculture

de gâter autant d’herbe que les gros animaux ; aussi, les effets de leur piétinement sont-ils généralement nuls.

Ajoutons que plus un pâturage est riche, plus l’herbe est longue et abondante, plus aussi le piétinement des animaux lui fait subir des pertes sensibles.

2oPâturage par enclos.

Nous empruntons à l’enseignement de la Gazette des campagnes les réflexions suivantes :

Dans toute sa simplicité, cette méthode consiste à établir de petits enclos temporaires dans les grands enclos, au moyen de clôtures solides, mais mobiles, que l’on peut déplacer à volonté. On pourrait atteindre ce but avec les clôtures sur patins. La forme ordinaire de nos champs facilite admirablement ce mode de pâturage ; car, avec deux arpents de clôtures mobiles, on retient les animaux sur l’étendue la plus restreinte que l’on voudra et on pourra leur livrer successivement toutes les parties du champ.

Les principaux avantages que l’on retire du pâturage par enclos sont de fournir aux animaux une herbe toujours fraîche, d’annuler leur piétinement et de pouvoir nourrir un bétail plus nombreux sur le même espace.

Si nous examinons sans partialité ces avantages, nous nous apercevrons qu’ils sont assez importants pour payer amplement les quelques pagées de clôtures que nous sommes obligés de faire.

Mais pour réussir complètement avec ce mode, il faut que les animaux possèdent le sentiment du respect de la clôture, c’est-à-dire que la vue seule des perches et piquets soit suffisante pour leur ôter le désir