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Traité populaire d’agriculture

Les bêtes à cornes broutent l’herbe à une certaine hauteur ; lorsqu’elles ont parcouru tout le pâturage, on leur fait succéder les chevaux qui tondent l’herbe plus court et qui se nourrissent en outre de certaines plantes laissées intactes par les bêtes à cornes. On termine par les moutons, qui pincent l’herbe plus près du sol, et qui ne refusent pas les quelques plantes dédaignées par les bêtes à cornes et par les chevaux.

On doit exclure les chevaux des pâturages généralement humides, auxquels ils font un tort considérable par leur piétinement.

Les moutons ne doivent pas non plus être introduits trop tôt sur un pâturage de création récente, parce qu’ils arrachent souvent l’herbe qui n’est pas bien enracinée.

2oAlternation des pâturages.

La dépaissance ne doit pas être continue.

Il faut en effet donner à l’herbe qui a été coupée par la dent des animaux le temps de repousser, de s’élever à une hauteur de 6 à 8 pouces.

C’est là une nécessité si l’on veut conserver ses pacages, en retirer, pendant plusieurs années, un profit constant et convenable.

La tige, en effet, qui est constamment coupée, souffre de ces blessures continuelles ; elle s’épuise, sa végétation devient languissante, et comme dans un pâturage quelconque ce sont toujours les plantes les plus délicates qui sont les plus recherchées, ce sont aussi celles qui souffrent le plus d’une dépaissance prolongée ; elles s’épuisent plus tôt, et finissent par disparaître pour être remplacées par des espèces médiocres.

Pour conserver le pâturage en état de donner tou-