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Traité populaire d’agriculture

I
ÉPOQUE DE LA DÉPAISSANCE.

Trois circonstances la déterminent : l’âge du påturage, l’espèce des animaux et l’état du pâturage.

Ainsi la dépaissance peut commencer plus tôt sur un pâturage de quelques années que sur un pâturage nouvellement formé.

De même, moins les animaux sont pesants, moins ils laissent l’empreinte de leurs pieds sur le sol du pâturage, et plus tôt leur introduction sur le pâturage est permise. Ainsi, sous ce rapport et dans les années ordinaires, en supposant que les bêtes à cornes puissent être introduites dans les pâturages au premier de juin, on pourra retarder cette époque de quinze jours à trois semaines pour les chevaux, la devancer du même nombre de jours lorsqu’il s’agira des moutons.

Dans tous les cas, on ne doit mettre les bestiaux sur les pâturages, au printemps, qu’au moment où les herbes ont pris un développement convenable.

Une dépaissance trop précoce ou trop tardive doit être évitée ; l’une et l’autre ont leurs inconvénients.

Une dépaissance trop précoce, surtout dans les pâturages de création nouvelle, a toujours pour résultat une diminution notable dans le produit ; elle nuit en effet à la croissance de l’herbe qui, rasée lorsqu’elle est encore trop jeune, reprend avec plus de difficulté.

Trop tardive, la dépaissance occasionne aussi une diminution dans le produit du pâturage, du moins au point de vue de l’alimentation du bétail. En effet, si les animaux sont introduits sur le champ qu’ils doivent pâturer à une époque trop avancée, ils trouvent les plantes hâtives arrivées à cette période de leur crois-