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Traité populaire d’agriculture

profitant exclusivement du petit espace qui les environne, et chacun de ces endroits recevant une dose d’engrais beaucoup trop considérable, l’herbe jaillit avec une vigueur telle, qu’elle est aqueuse, peu nourrissante : les animaux la délaissent.

Et d’ailleurs, ces excréments sont très inégalement répartis. En effet, les animaux revenant constamment à la même place, soit pour ruminer, pendant la chaleur du jour, soit pour passer la nuit, il en résulte que leurs excréments sont accumulés sur quelques points seulement.

Pour obvier à tous ces inconvénients, il est très utile de faire disperser régulièrement les fientes tous les deux ou trois jours.

La chose est très facile, si l’on a adopté l’excellent système de diviser les pâturages par enclos qui restreignent l’espace livré aux animaux.

Il est encore préférable de réunir les déjections dans un coin du pâturage et de les convertir en composts en les mélangeant avec des couches alternatives de terre. On emploie de préférence les terres provenant du curage des fossés.

La formation d’un tel compost permet aussi de faire disparaître les levées de fossés, qu’on trouve encore sur la plupart des exploitations où elles sont un véritable obstacle à l’égouttement convenable du sol.

L’emploi de ces levées dans la composition d’un compost a donc deux grands avantages : permettre à l’eau un écoulement facile, et convertir cette terre perdue pour la végétation en une substance fécondante.

Si le champ qui doit recevoir cet engrais ne contient pas assez de chaux, on peut ajouter cette dernière substance au compost.

Les quelques frais que peuvent entraîner ces tra-