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Traité populaire d’agriculture

SECTION DEUXIÈME.

Entretien des pâturages.

Si l’on veut que les pâturages atteignent promptement leur plus haut degré de fertilité, qu’ils donnent des produits abondants ; si l’on veut surtout qu’ils se maintiennent dans un état de fertilité avantageux, il faut non seulement travailler à leur formation, mais encore veiller à leur entretien et leur donner chaque année les soins nécessaires.

Nous le répétons, c’est se tromper étrangement que de croire que pour procurer à son bétail une nourriture abondante, il suffit d’abandonner les pâturages à la nature. Seuls, les pâturages gras se trouvent dans ce cas ; tous les autres, pour peu qu’on les néglige, ne donnent jamais un revenu proportionné à leur étendue.

Les principaux soins d’entretien sont les suivants :

I. — Il est dans la nature des choses que les pâturages ne peuvent recevoir d’autres engrais que celui que les animaux en pacage y déposent. Ces engrais d’ailleurs doivent suffire ; mais il faut les épandre.

En effet, si les excréments des animaux sont laissés intacts sur le gazon, ils privent d’herbe l’espace qu’ils occupent, et cela tant qu’ils ne sont pas décomposés. L’espace ainsi perdu finit par devenir assez considérable, et si, comme on le prétend, une bête à cornes peut couvrir de ses fientes trois pieds carrés de surface, la rapide diminution du produit du pâturage est une conséquence évidente et inévitable, si on laisse les excréments sans les épandre.

Plus tard, ces excréments, après leur décomposition,