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Traité populaire d’agriculture

b]Pâturages humides. — Il ne faut pas confondre ces pâturages avec les précédents, qui souvent peuvent être humides, grâce aux inondations auxquelles ils sont sujets ; mais cette humidité n’est due alors qu’à une cause purement accidentelle.

Au contraire, les pâturages humides, dont il est ici question, doivent la surabondance d’humidité dont ils sont imprégnés à la nature même du sol, dont la couche inférieure imperméable, fait refluer à la surface les eaux qui s’y trouvent.

Ces pâturages sont ordinairement d’une qualité inférieure, et rarement il est possible de les assainir d’une manière complète. On les utilise néanmoins ; mais, ccmme l’herbe qu’ils produisent est plus rare et surtout moins nourrissante, il en faut une étendue plus considérable pour nourrir un bœuf ou une vache. Quelquefois un arpent et demi suffit et quelquefois il en faut cinq à huit.

c]Pâturages montagneux ou secs. — La valeur de ces pâturages dépend de leur situation, de la nature de leur sol, et d’une foule d’autres circonstances trop longues à énumérer.

Quelquefois ils pourraient, à la vérité, être soumis à la culture, mais alors leur éloignement est tel qu’il vaut mieux les laisser en pâturage ; d’autres fois, le sol est tellement encombré de pierres qu’il est impossible d’y faire fonctionner la charrue ; souvent aussi, le terrain est tellement escarpé que la marche des instruments aratoires y devient impossible et que le transport des engrais nécessaires et le charroi des récoltes causeraient des dépenses qui ne seraient nullement balancées par les produits obtenus. Enfin, et c’est le plus souvent, le sol est sec et stérile au point que, sans tenir compte des autres difficultés que nous venons de mentionner, toute tentative d’améliorer ces terres de-