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Traité populaire d’agriculture

1oPâturages naturels.

Les pâturages naturels proprement dits ou permanents, sont des terrains impropres, soit par leur nature, soit par leur situation, à être convertis en terres arables, et qui, abandonnés à eux-mêmes, se couvrent d’herbages.

On les divise en pâturages gras, pâturages humides et pâturages secs.

a]Pâturages gras. — Ce sont des pâturages parfaitement analogues à ces terres grasses que l’on trouve dans le voisinage des fleuves et des rivières. Ces pâturages, qu’on appelle aussi pâturages d’engrais, herbages d’embouche, donnent, sans aucune peine de la part du cultivateur, des produits abondants et continuels. Ils servent à l’alimentation du gros bétail destiné à fournir du lait ou à être livré à l’engraissement.

Malgré la richesse de leur végétation, ces terrains sont livrés au pâturage, parce que, situés au bord des fleuves et des ruisseaux, ils sont exposés à être inondés ou parcourus par les torrents. En laissant l’herbe monter en foin, on court fréquemment le risque de voir sa récolte complètement avariée ; en laissant au contraire les animaux y brouter l’herbe à mesure qu’elle se developpe, les inondations n’ont alors aucun fâcheux résultat.

On peut engraisser sur trois quarts d’arpent de pâturage de première qualité un bœuf de 400 à 600 livres depuis le mois de juin jusqu’au mois de novembre. Sur un pâturage de moindre qualité l’engraissement d’un bœuf exige un arpent et quart. Une vache, pour donner le plus haut produit en lait, exige un peu plus d’espace qu’un bœuf de même taille.