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Traité populaire d’agriculture

3oles sols bas, humides, que l’on n’a pu suffisamment égoutter pour que les récoltes annuelles puissent s’y développer convenablement ;

4oenfin, certains terrains qui par leur composition élémentaire et la fraîcheur modérée qui y règne, même en été, donnent un fourrage qui dépasse en quantité et en qualité, celui des meilleures prairies artificielles.

Les prairies naturelles, avons-nous dit, ont une durée illimitée ; mais il faut, pour cela, qu’elles soient établies et entretenues avec soin, purgées de mauvaises herbes et suffisamment fumées.

Ces conditions observées, les prairies naturelles, en vieillissant, ne font que s’attacher davantage au sol, car, la couche superficielle devenant de plus en plus fertile, le gazon acquiert la propriété de résister plus facilement aux causes de destruction.

Il n’y a donc pas nécessité de rompre ces prairies pour les rétablir de nouveau après un certain temps, comme cela doit avoir lieu pour les prairies artificielles.

Cependant, dans diverses circonstances, il peut devenir avantageux de rompre de temps en temps les prairies naturelles.

En effet, les principes fertilisants, accumulés dans le sol, finissent par former un capital d’engrais dont l’intérêt n’est plus suffisamment payé par l’herbe qu’il fait croître. Le meilleur moyen d’utiliser cet engrais, c’est de le consacrer à la production d’un certain nombre de récoltes annuelles.

C’est alors le temps de rompre les prairies.

Mais quand arrive cette époque ? Il est assez difficile de la préciser, parce que l’accumulation de l’engrais dont nous venons de parler est loin de se faire avec la même rapidité dans toutes les prairies. Il faut aussi faire la part des circonstances, qui ne sont pas toujours