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Traité populaire d’agriculture

prairie naturelle par le petit nombre de ses plantes, qui peuvent même être cultivées séparément, ce qui n’a pas lieu dans la prairie naturelle.

C’est ainsi que dans la prairie artificielle, on cultive souvent le trèfle rouge seul ; à dire le vrai, la plupart des plantes légumineuses que nous avons nommées sont cultivées isolément : il en est de même des plantes non légumineuses.

Parfois aussi, on associe plusieurs des légumineuses ; mais autant que possible, on mélange entre elles des plantes de même durée, les plantes vivaces avec les plantes vivaces, les plantes annuelles avec les plantes annuelles.

Le mélange de plusieurs plantes vivaces sur le même terrain ne peut être tenté avec succès qu’autant que celui-ci convient à peu près également aux espèces que l’on veut associer ; à ce point de vue, le mélange en question présente toujours quelques difficultés.

Le mélange de plantes annuelles présente moins d’inconvénients, puisque par leur durée (elles sont annuelles), ces plantes donnent immédiatement tout le produit que leur permettent les circonstances. Ce mélange même est avantageux en ce que le fourrage obtenu est plus abondant, de meilleure qualité, et que d’ailleurs son produit est plus assuré contre les intempéries de la saison.

IV.« Enfin, les plantes de la prairie artificielle n’occupent le sol que pendant un petit nombre d’années. »

Ceci nous ramène à la question ; il s’agit en effet de la durée de la prairie.

Elle est le véritable caractère distinctif des prairies artificielles et naturelles. Si toutes deux peuvent réclamer, le plus souvent, une semblable origine, leur durée est loin d’être la même.

La prairie naturelle a une durée pour ainsi dire illi-