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Traité populaire d’agriculture

qui n’occupent le sol que pendant un petit nombre d’années, pour y être semées de nouveau après un intervalle de temps plus ou moins long.

I.« C’est une surface couverte de plantes particulières. »

Les plantes que l’on fait entrer dans la formation des prairies artificielles peuvent être partagées en deux groupes : les espèces légumineuses et les espèces non légumineuses.

1oLes plantes légumineuses se distinguent de celles qui ne le sont pas par cet incontestable avantage de puiser dans l’atmosphère la plus grande partie de leurs éléments nutritifs, et d’abandonner au sol, après la récolte, de nombreuses racines et une quantité notable de débris végétaux. La terre, loin d’être épuisée, se trouve donc plus riche qu’elle ne l’était auparavant. Grâce à ce résultat, les plantes légumineuses qui le donnent ont reçu le nom de récoltes améliorantes.

Ce premier groupe renferme entre autres les espèces suivantes : trèfle rouge, trèfle blanc, trèfle incarnat, luzerne, sainfoin, pois, vesces, lentilles, etc.

2oLes plantes non légumineuses puisent dans le sol et non dans l’air la plus grande partie de leurs éléments nutritifs. Ajoutons qu’elles n’augmentent pas, comme les légumineuses, la fertilité du sol par leurs débris. Bien au contraire, quelques-unes de ces plantes sont de véritables récoltes épuisantes, d’autres laissent le sol à peu près dans le même état qu’il était avant leur culture.

On adopte ces fourrages dans les circonstances, suivantes :

Lorsque l’on veut obtenir des produits dans un temps où on ne peut compter sur ceux des autres fourrages ;

Lorsque le sol leur convient mieux qu’aux légumineuses ; il est préférable alors d’y cultiver les espèces