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Traité populaire d’agriculture

Si l’on préfère une meule ronde, on la monte contre une forte perche de bois, placée perpendiculairement et fortement fichée en terre, au centre même de l’emplacement. Cette perche doit excéder d’un pied au moins la hauteur de la meule, afin qu’à son sommet on puisse attacher la paille qui doit servir de couverture à la meule.

Le foin est mis par couches bien régulières et fortement tassé ; on peigne la meule avec un râteau ; bien plus, on coupe tous les brins qui dépassent, on lui donne une forme régulière, une surface bien égale, afin que l’humidité n’y pénètre pas. On creuse tout autour de la meule un petit fossé destiné à recevoir les eaux pluviales et à les porter au loin, et, pour empêcher l’infiltration de l’eau dans le corps même de la meule, on recouvre cette dernière d’un chapeau en paille, formé par de petites gerbes de paille que l’on pose en recouvrement les unes sur les autres, comme le bardeau de nos toits.

Le foin en meules se conserve très longtemps : il y acquiert de la qualité. Il se tasse tellement que lorsqu’on en a besoin pour la consommation, il devient quelquefois trop long et trop difficile de l’en arracher avec la fourche. On se sert de préférence d’un instrument tranchant appelé coupe-foin, qui, en effet, le coupe perpendiculairement d’une manière très uniforme.

En grange ou en meule, le foin diminue, perd de son poids à mesure qu’il vieillit. Il faut bien tenir compte de cette diminution, si l’on ne veut pas être trompé dans ses calculs. Le fourrage vert se réduit au quart de son poids par sa conversion en foin. Le foin lui-même, bien fané, bien sec, subit encore une diminution sensible : ainsi 100 livres de foin ne pèsent plus guère que 95 livres après un mois, 90 livres dans