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Traité populaire d’agriculture

avant de le presser, c’est le seul moyen d’éviter la fermentation.

Cette méthode, adoptée en Angleterre depuis longtemps, pratiquée sur une vaste échelle aux États-Unis, offre les principaux avantages suivants :

1ole foin conserve tout son arôme et toute sa force nutritive ;

2oil ne perd pas ses graines, ne se charge pas de poussière ;

3ola pluie à laquelle il est quelquefois exposé ne le mouille qu’à l’extérieur ;

4ola grande densité qu’il acquiert le rend plus difficilement inflammable ;

5ola réduction de son volume au septième de celui qu’il occupe ordinairement dans les granges, fait qu’il faut beaucoup moins d’espace pour le loger et apporte en outre une plus grande facilité et une plus grande économie dans les transports ;

6oenfin le foin se conserve sans altération pendant des années entières.

Malgré tous ces avantages, les cultivateurs n’adoptent pas ce moyen de conserver les produits de leurs prairies : on ne peut les en blâmer, parce que, au point de vue économique, le seul autorisé par une pratique intelligente, les frais d’établissement d’une machine à presser absorbent et au delà les bénéfices qu’on peut se promettre de son emploi, dans les circonstances ordinaires.

Il y a toutefois une circonstance où de toute nécessité le foin doit être pressé, c’est lorsque la facilité des débouchés permet de profiter du haut prix du marché ; il faut alors aussi faciliter le transport du fourrage, si l’on veut réaliser des profits considérables.

On peut dans ce cas louer une machine à presser, et même en supporter les frais d’achat, si l’on veut se