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Traité populaire d’agriculture

paille qu’on donne en litière, dès qu’on n’a plus à craindre de la fermentation.

La toiture de la grange exerce aussi sur la conservation du foin immédiatement placé au-dessous, une influence qu’on ne saurait nier et qui dépend du matériel de construction. C’est ainsi qu’un toit en chaume est préférable à un toit en bardeaux pour la conservation du fourrage : cela tient à ce que la paille est bien plus mauvais conducteur de la chaleur que les autres matériaux.

En donnant ces quelques explications nous avons en même temps laissé entrevoir la première forme sous laquelle on conserve le foin : en tas.

C’est la forme la plus générale, celle que l’on retrouve presque partout. Elle a pour la recommander sinon la perfection de l’ouvrage, du moins sa grande promptitude ; son emploi économise sur le temps, ce qui est d’un incontestable avantage à l’époque si précieuse de la fenaison.

Lorsqu’on a une récolte considérable et que le temps est incertain, on ne doit pas craindre de rentrer du foin qui n’est pas parfaitement sec ; mais il faut alors avoir la précaution de saler ce fourrage.

C’est une pratique adoptée presque universellement en Angleterre.

On y répand le sel en poudre, au moyen d’un tamis, dans la proportion de quinze livres par cent bottes de foin. Ce sel se dissout peu à peu dans l’eau qu’exhale le foin pendant qu’il s’échauffe en tas, et il se trouve, de cette manière, réparti très également dans la masse du fourrage. L’emploi du sel empêche la moisissure, modère la fermentation et assure la bonne conservation du foin. La petite dépense de sel est donc plus que compensée par ce que le fourrage gagne en poids et en valeur.