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Traité populaire d’agriculture

Nous traiterons donc dans cet article de la conservation du foin en grange et en meules, chacun pouvant se trouver dans la nécessité de recourir à ce dernier moyen, lorsque le premier ne peut plus, après avoir été épuisé, lui donner davantage.

1oEn grange.

On y conserve le foin sous trois formes différentes.

Avant d’en parler et de choisir celle qui convient le mieux, faisons connaître tout d’abord à quoi tient la bonne conservation du foin.

Le point important, c’est que le foin soit bien tassé partout également, qu’on ne laisse aucun vide, et surtout qu’il n’y ait pas de courant d’air.

S’il n’y a pas de vides dans la masse, si l’air ne peut y pénétrer, le foin pourra peut-être fermenter, suer, s’échauffer à devenir brun, mais il ne s’enflammera pas, ni ne moisira.

On trouve quelquefois dans les fenils du foin moisi, mais la plus simple observation nous prouve que c’est seulement dans les endroits où le tassement n’a pu avoir lieu, comme dans les angles des murs ou sous les pièces de charpente, que le foin perd de sa couleur et de ses propriétés. Ajoutons que dans les fenils, la surface du tas de foin est généralement plus ou moins gâtée ; cette circonstance s’explique aisément et tient à ce que les vapeurs qui sortent de la masse, se condensant au contact de l’air, restent à la partie supérieure, qui alors se détériore.

Le moyen le plus simple de prévenir cette détérioration de la surface, c’est de recouvrir le tas de foin d’une couche de paille qui absorbe l’humidité et en préserve ainsi le foin placé au-dessous. On peut enlever cette