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Traité populaire d’agriculture

III
CONSERVATION DU FOIN.

Il ne faut pas l’oublier, le fanage est une des opérations les plus importantes, car c’est de la manière dont elle est pratiquée que dépend la bonne conservation des fourrages et par conséquent la bonne nourriture des bestiaux.

Aussitôt que le foin a acquis ce degré de dessiccation que l’expérience nous fait connaître comme le plus convenable à sa conservation, on procède immédiatement à l’engrangement du fourrage ou à sa mise en meule. Ce sont en effet les deux modes de conservation auxquels on a recours.

En Canada, notre hiver rigoureux commande la construction de bâtisses spéciales destinées à loger les animaux de la ferme pendant les six ou sept mois que la neige couvre les pâturages. Les écuries et les étables qu’il nous faut édifier ne sont néanmoins qu’une partie de tout un système de constructions auxquelles nous donnons le nom de grange. Nos granges, et il y en a sur toutes les fermes, contiennent, à part le logement destiné aux animaux, l’espace nécessaire au logement du grain et du fourrage.

Toutes les granges sont ainsi construites, et généralement elles sont assez spacieuses pour recevoir toutes les récoltes, les racines exceptées.

La conservation du foin en grange est donc le mode le plus généralement adopté et il n’y a, à proprement parler, que dans les années d’abondance où il faille et par nécessité, recourir à la construction des meules pour y conserver le fourrage.