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Traité populaire d’agriculture
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Le fanage en Angleterre est maintenant exécuté non plus avec des fourches, mais à l’aide de la machine à faner, qui remplace avantageusement les ouvriers.

Un autre moyen auquel on peut avoir recours et qui donne un résultat très avantageux, est celui connu sous le nom de méthode de Klappmeyer, parce que c’est l’agronome de ce nom qui l’a indiqué le premier.

On a recours à cette méthode si le trop mauvais temps ne laisse pas d’espoir de sécher le foin par le fanage ordinaire, ou si l’humidité du sol, dans les prés humides et marécageux, vient sans cesse rendre aux fourrages qui y sont étendus celle qu’ils perdent par l’évaporation.

« Cette méthode consiste à mettre l’herbe en très grosses meules dès le lendemain du jour où elle a été fauchée, en la pressant et foulant fortement avec le plus de régularité possible dans toutes ses parties. Ordinairement, la fermentation commence à s’y établir peu d’heures après que les tas ont été formés et elle augmente rapidement. On doit en suivre les progrès avec soin et lorsqu’elle est parvenue à ce point que la chaleur ne permet plus de tenir la main dans la meule, on démonte cette dernière promptement et on étend le fourrage. Quelques heures de soleil ou même de vent suffisent pour dessécher complètement l’herbe qui a subi cette fermentation et pour mettre le foin en état d’être rentré. Les feuilles et les fleurs, qui sont les parties les plus savoureuses, ne s’en détachent pas comme dans les foins qui ont été tourmentés par le mode ordinaire de fanage. À la vérité, le foin préparé par la méthode de Klappmeyer acquiert une couleur brune, mais il est sucré, savoureux, il a une odeur miellée et plaît beaucoup aux animaux.

« L’important, dans cette méthode, c’est de démonter les meules aussitôt que l’herbe est parvenue au degré