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Traité populaire d’agriculture

les prenant en long, peut faire ce travail beaucoup plus parfaitement qu’on ne l’exécute à la fourche, et en dix fois moins de temps. En outre, le foin peut rester plus longtemps répandu pour recevoir l’action de l’air et du soleil, puisque sa mise en rouleaux, au moyen du râteau à cheval, est loin de prendre une partie de l’après-midi, comme la confection des mulloches à l’aide du râteau à main. Ces mulloches, d’ailleurs, deviennent inutiles lorsque le foin est bien serré en gros rouleaux.

Le temps n’est pas toujours beau pendant la fenaison, mais dans cette saison, les pluies n’ont généralement pas de durée comme en automne et il ne faut jamais s’effrayer. S’il survient des ondées, les opérations de fanage ne peuvent pas toujours se succéder aussi régulièrement qu’il vient d’être indiqué. Si le temps reste à la pluie pendant quelques jours, on ne touche pas aux andins et on arrête le fauchage si l’on a beaucoup d’avance. Il faut surtout tâcher d’enlever tout ce qui est sec ; on met en petits tas ou en rangs tout ce qui n’est fané qu’à moitié. Dès que le soleil se montre on ouvre ces tas ou ces rangs pour les laisser ressuyer, ayant bien soin de les reformer avant la nuit.

L’emploi de la faucheuse simplifie les opérations du fanage et favorise la plus rapide conversion de l’herbe en foin. Et, en effet, les plantes sont coupées de manière à tomber très régulièrement sur le sol, où elles forment une couche uniforme, n’ayant que peu d’épaisseur. Elles reçoivent plus promptement l’action de l’air et du soleil, leur dessiccation est plus rapide. Le râteau à cheval, dont on se sert ensuite pour ramasser le foin en rangs avant la tombée du serein, exécute un travail très facile et très régulier, lorsque l’herbe a été ainsi coupée et disposée par la faucheuse.