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Traité populaire d’agriculture

même par un beau temps, avec les rosées abondantes de juillet et d’août, elle ne fournirait qu’un foin léger, sans couleur, sans odeur, sans saveur, quelque chose enfin se rapprochant souvent de la paille. Il faut donc, avant le soir, mettre en moyens tas l’herbe qui a été secouée à la fourche et répandue le matin. Le lendemain, après que la rosée s’est dissipée, ces tas sont répandus de nouveau ; le foin qui en provient est retourné dans la journée ; le soir on le réunit en mulloches de sept à huit bottes, pour être charrié le lendemain dans les fenils.

Mais, tout dépend de la température.

Lorsque le soleil est couvert, que le temps est frais, qu’il ne fait pas de vent, que l’air est humide, le temps orageux, la dessiccation ne marche pas aussi vite, et le foin n’est souvent bon à être rentré qu’au bout de quatre, quelquefois huit jours. D’autres fois, lorsque le temps est sec et chaud, le foin fauché tel jour est bon à être rentré le lendemain.

Les diverses opérations du fanage sont exécutées à l’aide de la fourche et du râteau, et mieux encore avec le râteau à cheval et la machine à faner.

Ces deux instruments n’exigent chacun qu’un cheval et un conducteur et procurent aux cultivateurs qui les adoptent l’économie de vingt faneuses pendant la fenaison. Après que l’herbe a été fauchée, elle est éparpillée si régulièrement par la machine à faner, que l’on peut se dispenser de faire repasser l’instrument dans la journée pour remplacer l’opération qu’on appelle retourner le foin. Pour ramasser celui-ci, on fait passer le râteau à cheval qui le dépose en gros rouleaux réguliers sur toute la largeur du champ. Il est à remarquer que si ces rouleaux ne sont pas assez secs et ont besoin d’être répandus le lendemain, d’après les principes exposés plus haut, la machine à faner, en