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Traité populaire d’agriculture

2oMode.

Avons-nous besoin de dire ici que l’opération du fauchage s’exécute à l’aide de la faux et de la faucheuse ?

a]À la faux. — La faux décrit un arc de cercle dont le faucheur est le centre. La pointe de la faux entre dans l’herbe vis-à-vis de son pied droit. Il ne faut pas commencer plus à droite, ce serait se donner une fatigue inutile. Le poids de la lame tendant toujours à l’entraîner vers la terre, le faucheur doit tenir la pointe un peu élevée et ne raser le sol qu’avec la partie inférieure de la lame.

Dans le mouvement de retour, la faux doit glisser légèrement sur le sol, afin que le coup suivant n’attaque pas l’herbe trop haut. En outre, le coup de faux doit se soutenir jusqu’à la fin, sans quoi la pointe se relève et l’herbe n’est pas coupée assez près de terre.

Il importe de couper le foin le plus bas possible ; il ne faut pas perdre de vue en effet, qu’à partir du sol les trois premiers pouces d’herbe dans lesquels se trouvent toutes les feuilles avec les tiges, fournissent le double de fourrage de ce qui se trouve dans les six derniers pouces de l’extrémité des mêmes tiges, et que ce fourrage du bas est d’une qualité bien supérieure.

La coupe du foin s’exécute avec plus de facilité et de perfection lorsque les plantes sont mouillées, et encore toutes couvertes de rosée ; aussi plus d’un cultivateur a l’habitude de se mettre à l’ouvrage dès la pointe du jour. Mais alors les andains formés par le travail de la faux, demandent à être défaits promptement, parce que, ainsi mouillés, ils ne tardent pas à s’échauffer au soleil ; les parties inférieures jaunissent et le fourrage perd de sa qualité. On diminue cet inconvénient en fauchant dès le matin les parties élevées