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Traité populaire d’agriculture

dans les terres à pipe, les ocres et dans ces espèces de terre qu’on désigne sous le nom d’argiles.

L’argile, dans son état de pureté, est une substance habituellement formée, sur 100 parties, d’environ :

52 parties de silice,
33 parties d’alumine,
15 parties d’eau.

Indépendamment de la silice à l’état de combinaison avec l’alumine, il y a, dans les argiles, de la silice sous forme de sable à l’état de simple mélange ; il y a aussi de la chaux, du carbonate de chaux, des oxydes de fer et d’autres oxydes qui donnent à la masse argileuse des couleurs variées.

Comme l’alumine, les argiles ont la propriété de former avec l’eau une pâte que la cuisson durcit au point que le choc du briquet en tire des étincelles et que l’eau ne peut plus la délayer.

L’argile absorbe l’eau et les gaz avec une étonnante facilité ; elle retient 70 pour 100 de son poids d’eau. La consistance glutineuse que prennent alors les argiles les rend assez difficiles à travailler ; elles opposent aussi une grande résistance aux instruments aratoires, grâce à cette grande dureté que leur donne leur dessiccation à l’air.

L’argile possède une autre propriété bien importante à connaître : elle peut absorber et retenir entre ses particules l’ammoniaque produite par la décomposition des engrais ou que les pluies entraînent de l’atmosphère dans le sol.

L’argile exerce sur les matières grasses cette action absorbante ; aussi l’emploie-t-on, sous le nom de terre à foulon, pour enlever le suint de la laine et pour ôter aux draps les matières grasses dont les imprègne toujours le tissage.