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Traité populaire d’agriculture

1oÉpoque.

Elle dépend du climat et de la nature des plantes qui entrent dans la composition de la prairie ; il n’est donc point facile de donner une date précise. On peut dire toutefois, et tous les auteurs sont d’accord sur ce point, qu’il est temps de faucher la prairie lorsque les plantes qui y dominent sont en pleine fleur.

Retarder le fauchage sous prétexte que l’herbe est encore tendre et qu’elle diminuerait trop de volume par la dessiccation, c’est vouloir souvent récolter de la paille au lieu de récolter du foin. Combien de cultivateurs commettent obstinément cette faute, sacrifiant ainsi la qualité à une quantité qu’on peut bien appeler illusoire.

En effet, si on laisse passer l’époque favorable, la plus grande partie du fourrage serait alors composée de tiges sèches, épuisées, n’ayant d’autres propriétés nutritives que celles de la paille.

Il ne faut pas d’un autre côté tomber dans l’excès contraire et commencer trop tôt le fauchage de la prairie ; il y aurait alors perte sur la quantité, car les plantes n’auraient pas acquis tout leur développement.

Une circonstance incontrôlable retarde souvent, non pas le commencement des foins, mais pour une prairie déterminée l’époque de son fauchage, et cette circonstance assez fréquente dans notre pays, c’est la grande étendue de nos prairies.

On ne peut les faucher toutes en un jour, au moment de la floraison. Il faut bien alors que le travail du fauchage, exécuté à une époque favorable dans telle prairie, soit quelque peu en retard dans le champ voisin. Et quand même il serait possible, grâce à l’emploi des machines, de faucher, en quelques jours, nos