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Traité populaire d’agriculture

La clôture amasse, retient la neige balayée par nos vents d’hiver ; elle provoque ainsi la formation d’un véritable manteau qui protège la prairie, qui soustrait les racines des plantes aux pernicieux effets de la gelée.

Ce rôle bienfaisant, tout le monde peut le constater en jetant au printemps un coup d’œil sur les prairies. C’est près des clôtures qu’apparaissent les premiers signes du retour de la végétation ; c’est là aussi que l’on trouve à l’époque de la fenaison les produits les plus beaux et les plus abondants, tandis que le milieu des champs se distingue toujours par une végétation moins vigoureuse. Cette différence a sa raison d’être dans le fait bien simple que le milieu du champ, ne se trouvant couvert de neige que beaucoup plus tard, reçoit les atteintes de la gelée qui fait mourir plus d’une plante et retarde chez plusieurs le retour à la vie, lorsqu’arrivent enfin les beaux jours du printemps.

Il est maintenant facile de conclure que plus les clôtures sont éloignées les unes des autres, moins la prairie peut se protéger contre le froid.

On devra donc, se pliant aux exigences de notre climat, profiter de cette observation pratique, et construire les clôtures aussi proche les unes des autres que peuvent le permettre les autres exigences de la culture.

Un arpent entre chaque clôture de refend ou de ligne est l’espace généralement le plus facile à adopter et le plus en harmonie avec la forme et les dimensions ordinaires de la plupart de nos exploitations rurales.

2oRoulage. — La gelée, dans certaines terres, a l’effet de les soulever et de faire surgir à leur surface des touffes d’herbes, dont les racines exposées à l’air et au soleil finissent par périr.

C’est là un grave inconvénient ; on le combat par le roulage.