Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
249
Traité populaire d’agriculture

Un second, tout aussi efficace, consiste tout simplement à transformer la prairie en pâturage. Les plantes que dédaignent les animaux sont coupées avant qu’elles soient en pleine floraison.

Après une année ou deux de dépaissance, la prairie est rendue à sa destination première.

Les mauvaises herbes vivaces, telles que le chiendent, les chardons, les queues de renard, la marguerite blanche, etc., demandent des sarclages d’une excessive difficulté.

Les moyens les plus efficaces se réduisent aux suivants : 1o le fauchage avant la maturité ; 2o l’arrachage ; 3o la modification de la constitution du sol.

La destruction des plantes nuisibles par le fauchage présente quelques inconvénients qui résultent de l’époque même du fauchage. On est, en effet, obligé de devancer le moment de la maturité des herbes utiles pour pouvoir faire tomber les mauvaises avant qu’elles arrivent à graines ; il peut résulter un affaiblissement dans la croissance des bonnes herbes qui peuvent même disparaître avant les mauvaises, si elles sont plus délicates.

Aussi préfère-t-on, même pour la destruction des mauvaises herbes vivaces, le pâturage au fauchage de la prairie, pendant un, deux ou trois ans, ayant soin de faucher plusieurs fois, dans l’été, les plantes que ne mangent point les animaux.

C’est un fait incontestable que certaines mauvaises herbes tiennent à la constitution du sol. Pour les faire disparaître on n’a alors qu’à changer la constitution de la prairie. Un grand nombre de ces herbes croissent dans les endroits humides ; pour les détruire il faut égoutter le terrain. C’est là une opération qu’il ne faut jamais négliger ; elle suffit à elle seule pour amener la disparition de la plupart des plantes nuisibles qui croissent dans les terrains marécageux.