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Traité populaire d’agriculture

pâturage des vaches, pourvu toutefois que le sol ne soit pas humide au point de souffrir des empreintes que peuvent y imprimer ces animaux pesants.

2oDépaissance d’automne.

Avec notre climat, on ne peut pas compter sur une seconde coupe de foin ; le meilleur moyen d’utiliser les prairies depuis leur fauchage jusqu’à l’établement des animaux est de les livrer au pâturage.

Les inconvénients du pâturage d’automne sont moins nombreux et moins grands qu’on veut bien se le figurer et, à proprement parler, il n’y a que le piétinement des animaux qu’on doive craindre dans un sol détrempé par des pluies abondantes.

Aussi le cultivateur prudent attendra que la terre soit ressuyée, avant de livrer ses prairies à la dépaissance, il en écartera les animaux pesants, et attendra même, avant d’y introduire son bétail, que l’herbe ait eu le temps de repousser.

Ne pas agir avec cette prudence, c’est certainement s’exposer à gâter ses prairies et à voir l’année suivante leurs produits diminués d’un quart ou d’un tiers du rendement ordinaire.

Le pâturage des prairies, après la coupe du foin, permet de restreindre l’étendue consacrée au pâturage pendant l’été, d’augmenter par conséquent l’étendue des prairies, la production fourragère, le nombre du bétail.

En outre, dans les exploitations où les produits du laitage font le principal objet des soins du cultivateur, ces produits sont considérablement augmentés en quantité et en qualité, si l’on donne aux vaches laitières une herbe plus tendre et plus succulente.