Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
Traité populaire d’agriculture

3o la destruction des plantes nuisibles ; 4o la destruction des animaux nuisibles ; 5o l’assainissement ; 6o travaux divers.

I
ENGRAIS ET AMENDEMENTS.

Les opinions ne sont pas d’accord sur la question de savoir s’il faut ou s’il ne faut pas fumer les prairies.

Les plantes, on le sait, tirent leur nourriture et du sol et de l’atmosphère ; les plantes des prairies, du moins beaucoup d’entre elles, tirent la plus grande partie de leur nourriture de l’atmosphère, surtout dans cette période de leur croissance qui s’étend jusqu’à la floraison. Si, à cette époque, on coupe la plante, si on l’enlève du sol, ce dernier, ayant peu donné et recevant davantage par les débris que les racines lui abandonnent, loin d’être épuisé, se trouve quelque peu enrichi.

Donc, fumer une prairie, c’est gaspiller son engrais.

C’est du moins la conclusion tirée par les agronomes qui pensent qu’il ne faut jamais fumer les prairies.

Et cependant les faits prouvent le contraire.

En effet, la pratique démontre que si on applique de nouvelles fumures à une prairie déjà amenée à son maximum de produit, la masse de fourrage produite par ces engrais supplémentaires sera moitié plus considérable que ce qui est nécessaire pour reproduire cette même quantité d’engrais.

Nous attirons l’attention sur ce fait d’une grande importance.

Il y a donc avantage à fumer les prairies, puisque c’est un puissant moyen d’augmenter la masse des