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Traité populaire d’agriculture

monie inintelligente qui leur fait manquer un gain considérable.

Il est en effet facile de comprendre que le concours de l’homme hâte le résultat que l’on attend d’une prairie, en substituant à la croissance spontanée la formation par le semis qui permet de faire entrer immédiatement dans la prairie les espèces utiles qui auraient fini par s’y établir exclusivement et d’y écarter en même temps, dès le principe, les espèces inutiles ou nuisibles.

On peut donc aussi facilement conclure, qu’en général, c’est une faute grave, une perte d’argent véritable que de laisser à la nature seule le soin de former les prairies et c’est une faute d’autant plus grave, une perte d’autant plus sensible, que la production fourragère est et doit être la base de l’agriculture canadienne et que bien comprise et bien pratiquée, elle est, dans les circonstances actuelles, destinée à devenir la source la plus féconde de richesses.


SECTION DEUXIÈME.

Entretien des prairies.

Les terres arables exigent des labours, des hersages, des roulages, et une foule d’autres opérations, non seulement pour se maintenir dans un bon état, mais aussi pour pouvoir rapporter des produits abondants. Les prairies demandent aussi des soins divers, mais d’un genre différent, si nous ne voulons pas nous exposer à en voir diminuer les produits.

Les principales opérations dans l’entretien des prairies, sont :

1o les engrais et amendements ; 2o la dépaissance ;