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Traité populaire d’agriculture

les inconvénients ne sont pas moins nombreux ; et sans parler de l’improduction de la surface pendant deux ans, les frais de découpage et de transplantation, joints à ceux de fumure, roulages, etc., sont tels qu’il convient de n’employer ce procédé que pour des circonstances exceptionnelles.

3oCroissance spontanée.

La formation d’une prairie est laissée quelquefois aux seules forces de la nature : l’homme n’intervient point.

Le sol qu’il a cultivé est abandonné à lui-même ; quelques espèces voraces se montrent d’abord et s’emparent du terrain ; à côté d’elles, apparaissent bientôt des plantes, plus faibles à leur naissance, mais plus tenaces, qui ne tardent pas à étendre leurs racines traçantes. Chaque espèce combat ses voisines, lutte avec elles, leur dispute la jouissance du sol et ce n’est qu’après plusieurs années de lutte que l’équilibre s’établit enfin et que chacune d’elles finit par occuper un rang en rapport avec sa force de végétation ou sa facilité de multiplication.

La prairie est alors formée.

Sa composition végétale reste à peu près la même, sauf quelques modifications particulières produites par des positions exceptionnelles.

On peut donc abandonner à la nature le soin de la formation d’une prairie et malheureusement un grand nombre de nos cultivateurs agissent de la sorte. Ils devraient pourtant comprendre qu’il se passe plusieurs années avant qu’une prairie ainsi formée puisse donner un produit important.

Ce sont autant d’années perdues, grâce à une parci-