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Traité populaire d’agriculture

Les graines de prairie doivent être enterrées superficiellement ; une herse légère, un fagot d’épines ou même simplement un tour de rouleau, si le sol est meuble et le temps frais, suffit pour les mettre en état de germer. Le tassement du sol, à l’aide du rouleau, favorise toujours la levée des graines et prépare au fauchage une tâche plus facile et plus prompte.

2oTransplantation.

C’est le second mode auquel on peut avoir recours pour la formation d’une prairie. Il est très peu usité, quoique certains auteurs préconisent fort son emploi.

Nous empruntons les détails de l’opération.

On prépare la surface que l’on veut gazonner comme si l’on voulait l’ensemencer et l’on y trace avec un rayonneur des lignes distantes de trois pouces les unes des autres ; après quoi, on cherche une prairie couverte d’un gazon épais déjà anciennement formé et composé de plantes de bonne qualité et surtout à racines traçantes. On la découpe par bandes au moyen d’un tranche-gazon dont les lames sont disposées de façon à laisser entre elles un espace de trois pouces seulement ; on fait passer ensuite dans la direction de ces bandes une charrue qui renverse alternativement deux tranches de gazon et en laisse une intacte. Ces bandes étant coupées par fragments de trois pouces de longueur, on les enlève, puis on répète la même opération, mais dans une direction perpendiculaire à la première ; de sorte que ce champ, ainsi partiellement dépouillé, reste couvert de petites plaques de gazon de trois pouces carrés et séparées les unes des autres par un espace vide de six pouces. L’entrure de la charrue destinée à lever les gazons doit être réglée de manière à conserver à ceux-ci une épaisseur de 2 à 21/2 pouces.