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Traité populaire d’agriculture

roule légèrement ou énergiquement le sol suivant qu’il a déjà quelque consistance ou qu’il est très poreux.

Si l’on sème au printemps, le sol devra être purgé de toutes les mauvaises herbes, au moyen de cultures convenables, et c’est ici que les récoltes sarclées rendent de très grands services. L’année suivante, on cultive une céréale, et c’est dans cette dernière que l’on sème les graines des plantes fourragères.

Quelquefois, cependant, la récolte sarclée peut être enlevée assez tôt pour permettre au cultivateur de confier à la terre un grain d’automne. On sème alors la graine de prairie, au printemps suivant, dans le mois de mai, sur la céréale déjà levée. On enterre au moyen du rouleau.

Ainsi semées avec ou sur une céréale, les graines fourragères et surtout les jeunes plantes qui en naissent se trouvent bien de l’abri que leur procurent les longues tiges des grains, en les préservant des grandes sécheresses de l’été.

Mais il ne faut pas que le grain soit semé trop fort, car alors les jeunes plantes, soustraites aux heureuses influences de l’air, s’étiolent et ne reçoivent pas en assez grande abondance la nourriture dont elles ont besoin. La céréale qui recevra les graines des prairies devra donc toujours être semée plus claire que d’ordinaire.

Une autre considération importante, c’est de semer la céréale le plus tôt possible, de choisir même, lorsque d’ailleurs les exigences de la culture ne s’y refusent point, parmi les céréales, celle qui mûrit le plus vite, afin qu’une récolte hâtive permette aux jeunes plantes de la prairie, en occupant seules désormais le sol, de s’allonger, de consolider leurs racines, de pousser en touffes serrées, de préparer enfin une résistance plus effective aux rigueurs de l’hiver.