Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
Traité populaire d’agriculture

d’une prairie varient pour ainsi dire à l’infini. Mais il est important de le savoir, chaque plante a des exigences avec lesquelles tout cultivateur doit compter.

C’est ainsi que certains végétaux demandent au sol une dose d’humidité abondante et toujours égale ; d’autres, au contraire, se contentent des sols les plus secs ; d’autres, enfin, préfèrent le milieu entre ces deux extrêmes. La dose d’humidité que réclame la culture de certaines plantes fourragères est une de ces exigences qui s’imposent et, à ce point de vue, les plantes qui se trouvent placées dans une situation autre que celle qui leur est naturelle, donnent pendant quelque temps un pauvre rendement, finissent par laisser cette terre qui ne leur est pas propre et cèdent la place à des herbes dont la valeur comme fourrage est souvent nulle.

La composition élémentaire du sol peut aussi influer sur celle des semences. Il y a, en effet, certaines plantes qui ne donnent de forts produits que dans des sols particuliers, d’une composition déterminée. Ces plantes sont, à vrai dire, en petit nombre.

Une condition plus importante, d’une influence marquée sur la quantité et la qualité du fourrage, c’est de choisir, pour le mélange, des graines ayant la même précocité, dont les plantes devront mûrir ensemble, vers la même époque.

Si l’on sème dans une prairie des plantes à végétation rapide avec d’autres dont la végétation est lente, il est facile de comprendre que dans tous les cas, soit que l’on fauche de bonne heure, soit que l’on fauche tard, le rendement subira une perte considérable. En effet, si l’on fauche à l’époque de la floraison des plantes hâtives, les espèces tardives n’étant pas encore assez développées, contenant peu de principes nutritifs, sont coupées dans un temps où la dessiccation diminue encore considérablement leur volume ; il y a