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Traité populaire d’agriculture

1oChoix du sol.

Il doit être basé sur les propriétés physiques et la constitution même du terrain que l’on veut consacrer à la culture fourragère.

Parmi les propriétés physiques, celle qui influe le plus sur le rendement d’une prairie est sans nul doute l’hygroscopicité, cette propriété qu’a la terre de retenir l’eau entre ses molécules.

L’humidité, en effet, est une condition essentielle à la bonne croissance de l’herbe et le foin n’est abondant que si les végétaux trouvent dans la terre, même dans les longues sécheresses, une bienfaisante et constante humidité.

L’eau, dans le sol, peut s’y trouver en quantité suffisante ou en surabondance, suivant la constitution du sol même et la nature du sous-sol.

Un sol contenant une humidité surabondante produit sur la végétation de funestes effets, le foin y est peu abondant et d’une qualité inférieure.

Un sous-sol saturé d’humidité, s’oppose également à une croissance vigoureuse, surtout si l’épaisseur de la couche arable est peu considérable.

La raison en est bien simple.

Du moment que les plantes ont épuisé cette couche superficielle des principes dont elles avaient besoin pour leur nourriture, elles s’allongent, font pénétrer leurs racines dans les couches plus profondes pour y demander de nouveaux aliments.

C’est ici que se fait sentir la mauvaise influence de l’eau surabondante.

Les racines y pourrissent et les plantes elles-mêmes disparaissent pour faire place aux végétaux particuliers aimant les terrains très humides.