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Traité populaire d’agriculture

C’est celle du nettoyage. Cette opération porte le nom spécial de vannage.

Le procédé le plus ancien et le plus simple consiste à jeter le grain contre le vent au moyen d’une pelle. Le grain, plus pesant, tombe presque verticalement, et les corps légers sont emportés à une certaine distance.

Ce moyen fort usité anciennement l’est encore dans les pays où l’on bat en plein air.

Ailleurs, l’opération s’exécute dans l’intérieur des bâtiments, à l’aide d’un instrument particulier, appelé van.

On place dans ce van une certaine quantité de grain battu ; puis, secouant le van qu’on tient des deux mains, et qu’on appuie contre les cuisses, on fait sautiller le grain. Les corps les plus légers sont emportés par l’air, les autres se rassemblent à la surface du grain[sic] où il est facile de les réunir et de les enlever.

Mais ce mode de nettoiement ne suffit pas toujours pour débarrasser le grain de tout corps étranger : le calme de l’air est d’ailleurs un obstacle qui se prolonge parfois pendant plusieurs jours.

Aussi a-t-on remplacé, presque partout, le van par un instrument plus effectif, connu de nos cultivateurs sous le nom de crible, mais dont le nom véritable est celui de tarare.

Le tarare est un instrument indispensable dans toute culture soigneuse ; et quoiqu’il existe entre les divers modèles quelques différences de forme, ils se composent tous à peu près des mêmes parties combinées entre elles. Une trémie pour recevoir le grain ; une grille sur laquelle le grain tombe et passe ; un système de ventilation qui chasse au loin le sable, les graviers légers, la poussière, la menue paille, la balle ; des conduits qui séparent et font tomber distinctement