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Traité populaire d’agriculture

Lorsqu’on arrache les racines, on enlève la terre qu’elles peuvent garder en excès ; on coupe ensuite la tige, on la sépare de la racine à cet endroit de la plante qu’on appelle le collet ; c’est cette dernière opération qu’on appelle le décolletage.

Le moment arrivé, on rentre les racines, on les met en cave.

On ne saurait apporter trop de soin dans ce transport des racines ; il faut éviter de meurtrir les plantes, soit en chargeant, soit en déchargeant les voitures ; rien ne nuit davantage à la conservation des racines que ces contusions qu’elles reçoivent au moment où on les entasse.

Il y a toujours avantage, au moment de la récolte, à séparer les racines qui présentent quelques traces d’altération ; on les réserve pour l’alimentation immédiate du bétail. On place les racines saines, en couches peu épaisses, dans des caves aussi sèches que possible et bien aérées.

Les racines ainsi entassées dans les caves ont presque toujours à se débarrasser de cette humidité qui adhère à leur surface et qui occasionne souvent une fermentation accompagnée de chaleur, fermentation d’autant plus forte que l’humidité est plus abondante. Il est donc nécessaire de ménager des issues aux vapeurs qui se dégagent d’une masse aussi enfermée.

On conseille de saupoudrer les racines, surtout les pommes de terre, de chaux fusée bien sèche, au moment de les entrer en cave ; le plâtre cuit agit très bien, on l’emploie dans la proportion de deux à cinq minots par cent minots. Les racines non arrivées à maturité complète, qui contiennent par conséquent beaucoup d’eau de végétation, les racines malades même, enroulées dans le plâtre cuit, se conservent très bien, par la raison bien simple que cette substance