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Traité populaire d’agriculture

grain en gerbes, pourvu qu’il soit suffisamment sec, et on l’entre.

Quelle que soit la diligence d’un cultivateur qui a une forte récolte, il y a toujours une partie de sa moisson qui n’est récoltée qu’en pleine maturité, et quelquefois passé ce terme.

Dans ces circonstances, on lie immédiatement les grains, dès le lendemain de leur coupe, on les charge dans les voitures et on les rentre de suite.

Le javelage est également nécessaire pour que les plantes nuisibles mêlées aux tiges des céréales aient le temps de se dessécher, sans quoi il y aurait fermentation dans les gerbes.

Dans les temps pluvieux, on est souvent obligé de retourner fréquemment les javelles. Cette opération s’exécute ordinairement aussitôt que le dessus des javelles est desséché.

Chaque fois aussi que, par un mauvais temps, les javelles sont restées pendant deux jours dans une même position, après chaque forte averse qui les foule et les tasse, il faut de toute nécessité les retourner.

Les épis, en effet, sont alors pressés contre le sol, quelquefois même recouverts de terre que la pluie fait jaillir ; ils se trouvent donc dans les circonstances qui favorisent le plus puissamment la germination de leurs grains.

Dans de telles circonstances, on n’est plus qu’autorisé à retourner les javelles, sans attendre que leur partie supérieure soit desséchée.

On retourne les javelles avec une fourche spéciale, très large, ayant une courbe suffisante.