Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
Traité populaire d’agriculture

Enfin, l’usage de cet instrument n’exigeant pas une très grande force, on peut y employer indistinctement tous les bras, utiliser les forces disponibles, les multiplier quand on veut se hâter de faire ses moissons.

Voici maintenant les inconvénients.

Le travail s’effectue lentement ; il faut un bon moissonneur pour couper un arpent par jour, et pour peu que la main-d’œuvre soit rare, le salaire des travailleurs élevé, il est facile de comprendre que ce moyen de couper le grain, malgré tous ses avantages, offre le défaut d’être peu économique, par le prix même de son exécution et par les retards qu’il occasionne dans la moisson.

Un autre désavantage, c’est que son emploi oblige à couper le chaume à une certaine hauteur, ce qui occasionne une perte assez notable dans le rendement de la paille.

b]Au javelier. — C’est la faux ordinaire munie d’un châssis dont la destination est de recevoir les parties coupées ; il évite ainsi l’égrenage et permet de mettre le grain en javelles.

Ce châssis se compose essentiellement de crochets ou doigts, généralement au nombre de quatre, placés parallèlement à la faux, et soutenus par une traverse qui les réunit entre elles vers le milieu de leur longueur.

Ce châssis porte le nom d’engeray.

L’engeray doit présenter la même courbure que celle de la faux, être implanté assez solidement dans le manche pour passer avec la faux partout où celle-ci doit couper.

On fauche en dehors, c’est-à-dire, de manière à laisser à sa droite la récolte encore debout. Après chaque coup de faux, on dépose sur le sol, couchées à sa gauche, les tiges que l’on vient de couper et qu’a retenues le javelier.