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Traité populaire d’agriculture

On entoure les deux piquets, entre le cinquième et le sixième pieu, d’un collier en fil de fer, d’une broche dont on accroche les deux bouts l’un à l’autre.

Pour faciliter cette dernière opération, on rapproche les têtes des piquets autant qu’il est possible.

On se sert à cet effet d’un petit cadre de bois, assez grand toutefois pour pouvoir entourer les têtes de piquets. À la base du cadre est une ouverture qui laisse passer une vis, à laquelle est adaptée extérieurement une manivelle.

En tournant la manivelle la vis entre dans le cadre, s’appuie sur un piquet, et comme l’autre piquet ne peut pas fuir, puisqu’il se trouve lui-même dans le cadre, chaque pas de vis rapproche les piquets l’un de l’autre.

Lorsque le collier de fil est posé, on dévisse, on enlève le cadre.

Avec ce système l’ouvrage marche rapidement, et, pour se servir d’une expression usitée parmi les cultivateurs, c’est un ouvrage pour toujours.

Sur notre ferme, nous avons adopté cette manière de clore ; nous avons même de la clôture faite il y a quatorze ans d’après ce système. Elle n’a pas bronché et n’exige aucune réparation annuelle.

Nous recommandons fortement cette méthode de réunir les piquets.

Elle est très économique, au point de vue de la main-d’œuvre, même au point de vue du matériel employé, si l’on sait faire un achat convenable.

Les marchands de bric-à-brac ont toujours dans leurs boutiques des haubans en fils tordus qu’ils vendent deux ou trois centins la livre. C’est le meilleur fil de fer que l’on puisse désirer : le prix n’en est pas trop élevé.