Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
201
Traité populaire d’agriculture

Ce mur d’enceinte, c’est la clôture.

Avec notre climat rigoureux, nos froids hyperboréens, il est bon d’amasser sur nos prairies et nos pâturages une couche épaisse de neige.

C’est un manteau jeté sur le tapis vert de nos champs, qui protège la racine des plantes contre les pernicieux effets des gelées.

On l’obtient par la clôture.

On distingue les clôtures en clôture de ligne, clôture de refend, clôture de traverse.

On appelle clôture de ligne celle qui sépare deux propriétés, clôture de refend celle qui subdivise une même propriété dans le sens de la longueur, et clôture de traverse ou simplement traverse, celle qui sépare ou subdivise les propriétés dans le sens de la largeur.

Toute clôture comprend deux parties distinctes : une partie verticale, composée, le plus généralement, de deux petits poteaux en bois, enfoncés en terre et auxquels on donne le nom de piquets ; une partie horizontale, formée de trois, quatre ou cinq traverses en bois, superposées les unes aux autres, reliant les piquets entre eux et connus sous le nom de pieux ou perches.

Les piquets doivent être en cèdre ; on leur donne une longueur de cinq à six pieds.

Pour leur assurer une durée plus longue, on carbonise le bout que l’on doit enfoncer dans le sol, après qu’il a été préalablement taillé en pointe.

On le taille en pointe pour faciliter son entrée dans la terre et on le carbonise parce que alors il acquiert la propriété de résister plus longtemps à la putréfaction.

Les pieux ont généralement une longueur de dix à douze pieds.

Avant de les employer on leur équarrit les bouts sur deux faces, afin qu’ils puissent facilement pénétrer