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Traité populaire d’agriculture

se sert d’un semoir qui ne sème qu’un rang à la fois ; si, au contraire, on veut semer des céréales, on fait usage d’une autre espèce de semoir, mû par un cheval et qui répand la graine sur une plus grande surface.

Le semis en lignes présente sur le semis à la volée les avantages suivants : répartition régulière de la semence ; son enfouissement à des profondeurs égales qu’on fait varier suivant les besoins ; sa disposition en lignes parallèles, dont on peut, à volonté, modifier la distance, ce qui permet l’application du binage ; enfin, conséquence de ces avantages, économie d’un tiers de la semence.

On objecte néanmoins à l’emploi du semoir, comme longtemps on a objecté contre l’usage de la faucheuse. Le semoir, dit-on, demande un terrain parfaitement ameubli ; il exige donc un surcroît de travail et de dépenses.

C’est vrai, il faut un terrain ameubli, c’est une condition nécessaire au bon fonctionnement de la machine ; mais, d’un autre côté, ce degré d’ameublissement est précisément celui que donnent à leurs terres les cultivateurs amis du progrès ; l’objection ne peut donc venir, en général, que de cultivateurs qui trahissent ainsi le besoin qu’éprouvent leurs terres d’être améliorées.

Reste l’objection peut-être un peu plus fondée relative au prix ; mais si l’on considère que pareille objection a été formulée contre l’emploi de la faucheuse et que néanmoins elle est tombée devant les exigences de la main-d’œuvre qui devenait de plus en plus rare, qu’elle a succombé quand on a pu se rendre compte que les profits que donnait ce dernier instrument couvraient dans deux ou trois ans le prix de son acquisition, — on peut présumer que cette seconde objection ne tiendra pas et qu’avant longtemps toute ferme bien