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Traité populaire d’agriculture

Les terrains qui sont enclins à la production des mauvaises herbes demandent plus de semence.

Plus la température et le climat, à l’époque des semailles, sont défavorables à la végétation des plantes, plus il faut de la semence.

Les semailles tardives doivent être plus épaisses que les hâtives.

Lorsqu’on emploie des grains surannés, où il y a diminution du produit à craindre, il faut une plus grande quantité de semence.

La quantité de semence est importante, avons-nous dit ; il faut qu’elle ne soit ni trop forte, ni trop petite. Trop forte, il y a non seulement perte de semence, mais diminution sensible de produit par l’effet de l’étiolement qu’éprouvent les plantes trop rapprochées entre elles.

Si l’on sème trop clair, il y a également diminution de produit, parce que tout le terrain ne se trouve pas utilement employé ; il y a aussi salissement de la terre, parce que les semences nuisibles qu’elle recèle toujours dans son sein ou qu’elle reçoit par diverses causes, ayant plus d’air pour germer et plus d’espace pour se développer, peuvent s’y multiplier considérablement.

Il y a donc soustraction de produit des deux côtés, et ensuite perte de semence dans le premier cas, et salissement de la terre dans le second. Il est vrai que dans le premier cas, on peut diminuer l’excédent du plant nécessaire par quelques hersages répétés, dans la pratique en grand, ou par le sarclage, dans la petite culture. Si, au contraire, le plant se trouve trop clair, il n’est pas aussi facile de remplir les lacunes, que d’éclaircir le plant surabondant ; on ne peut non plus empêcher le salissement du sol par les mauvaises herbes, ce qui fait tort non seulement à la récolte actuelle, mais aussi aux récoltes suivantes.